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LA NUIT OÙ LE MUR DE BERLIN EST TOMBÉ

10 novembre 2017

En ce jeudi 9 novembre 2017, l’Allemagne célèbre le 28e anniversaire de la chute du « mur de la honte ». Le rideau de fer a séparé le pays, et plus précisément sa capitale, Berlin, pendant près de trois décennies. Récit d’un tournant historique de la fin du XXe siècle.

Mur de Berlin
La nuit où le mur de Berlin est tombé: Gros titre

« Personne n’a l’intention de construire un mur », affirmait Walter Ulbricht, secrétaire général du Parti socialiste unifié d’Allemagne, au printemps 1961. Pourtant, le 13 août 1961, les premiers barbelais, grillages et parpaings délimitent une frontière entre l’Ouest et l’Est de Berlin. Au fil du temps, une muraille infranchissable se dresse dans les rues de la capitale divisée, et ce, pour une durée de 28 ans, 2 mois et 27 jours. Une éternité.

Une prise de parole aux effets irréversibles

En 1989, les Berlinois de l’Est s’exilent vers la République tchèque et l’Autriche afin de rejoindre la République Fédérale Allemande (RFA). La tension atteint son paroxysme durant l'automne. Une crise politico-économique éclate en Allemagne de l’Est et conduit à une vague de vives protestations. Point culminent : le 9 novembre 1989. Aux alentours de 18 heures, Günter Schabowski, porte-parole du gouvernement de la République Démocratique Allemande (RDA), tient une conférence de presse et divulgue, par erreur, une nouvelle réglementation sur les laissez-passer aux frontières. Un discours aux impacts irrévocables. « Les voyages privés vers l'étranger peuvent être autorisés sans présentation de justificatifs. [...] Cela entre en vigueur... immédiatement, sans délai », affirme-t-il, avec hésitation.

La fin d’une ère

Immédiatement, les médias diffusent la nouvelle et les plus curieux se précipitent vers les points de passage du mur de Berlin. Rue de Bornholm, les gardiens, non-informés de la situation, laissent passer les premiers arrivés mais se retrouvent rapidement débordés. Incapables de contenir la foule grandissante, ils cèdent sous la pression et décident d’ouvrir les frontières. Le mur de Berlin vient de tomber. Après des années de séparation, les Berlinois de l’Ouest et de l’Est se retrouvent enfin. Entre joies, pleurs et embrassades, ils ne forment plus qu’un. Les habitants de la capitale de la RDA envahissent les rues de Berlin-Ouest au volant de leurs symboliques Trabant 601. Le contraste économique entre la partie occidentale et la partie soviétique reste saisissant. Aux douze coups de minuit, des milliers d’Allemands s’élèvent au-dessus du mur et envahissent la célèbre place devant la porte de Brandebourg. Les Berlinois détruisent le symbole de leur séparation à coups de pioche. Certains d’entre eux garderont même des morceaux de mur en guise de « souvenirs ».

Et après ?

Au lendemain de la disparition du rideau de fer, les pioches laissent place aux pelleteuses afin de détruire les premiers vestiges de la honte du XXe siècle. Le musicien russe Mstislav Rostropovich improvise, accompagné de son violoncelle, un concert devant Checkpoint Charlie. Un symbole de paix. Le mur de Berlin ne se relèvera jamais de sa chute. De même pour l'URSS et la République Démocratique Allemande. Nos voisins d’Outre-Rhin, alors dirigés par le défunt Helmut Kohl, attendront le 3 octobre 1990 avant d’officialiser la réunification des deux Allemagnes, bien qu’officieusement, l’union ait déjà été célébrée à l’occasion du sacre de la « Nationalmannschaft » lors de la Coupe du Monde de football 1990.

La nuit où le mur de Berlin est tombé: Citation

© Solène Falaise - 2023

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