LES RESTOS DU CŒUR : ON COMPTE SUR EUX

Dans les Alpes-Maritimes, 170 000 personnes vivent en-dessous du seuil de pauvreté, soit plus de 6 % de la population départementale. La 33e campagne hivernale des Restos du Cœur s’annonce, cette année encore, indispensable. À Nice, les quatre centres répartis aux quatre coins de la ville se partagent les 18 000 bénéficiaires. Parmi eux, des étudiants comme des personnes âgées en détresse par manque de moyens financiers, notamment dû à l’augmentation de leurs loyers. Le nombre d’inscrits sur les listes de l’association augmente de l’ordre de 5 à 10 % par an. Pour autant, les outils mis en place ne se développent pas à la même vitesse.

Une demande florissante pour des moyens identiques

« Nous nécessitons plus de bénévoles puisque le nombre de bénéficiaires ne cesse d’augmenter », constate Christian Tabuteau, responsable du centre situé Boulevard Comte de Falicon. Dans le département, la part de bénévoles s’élève à 650 mais ces derniers ne peuvent pas être constamment présents. Et comme si cela ne suffisait pas, le nombre d'infrastructures mises à disposition stagne lui aussi. « Nous sommes dans l’obligation d’ouvrir d’autres centres car ces derniers arrivent à saturation. Il faut avant tout que les bonnes conditions d’accueil soient préservées », s’alarme le gérant du local niçois. De plus, le budget demeure statique, si bien que les stocks ne peuvent s’emplir. Certains bénéficiaires se voient même souvent refuser le droit aux repas.

Les Restos ne se limitent pas à l’alimentaire

« Les personnes poussent d’abord notre porte pour bénéficier d’une aide alimentaire mais ils découvrent que nous couvrons différents secteurs d’activités », explique le bénévole. Créée en 1985, l’association de Coluche ne se restreint plus aux dons alimentaires et développe diverses actions : accès aux droits et à la justice, accompagnement au budget et microcrédit, aide aux gens de la rue, ateliers de cuisine, collecte de vêtements, logement... « Nous voulons tout simplement encourager les personnes dans leur vie quotidienne et leur apporter un peu de chaleur humaine », soutient Christian Tabuteau. Les Restos du Cœur s’appuient également sur des sujets d’actualité pour étendre leurs offres. Ils proposent des cours de français, notamment aux réfugiés, « afin de les aider avec les bases de la langue » et encouragent les personnes « à s’insérer professionnellement en élaborant des dossiers de candidature à des offres d’emploi ». Et la demande ne manque malheureusement pas...