
Le handball
Avec les seniors masculins du Cavigal Handball Nice

Eduard Fernandez Roura, entraîneur de l'équipe masculine du Cavigal Handball Nice : « Je privilégie la tactique à la technique. » (Crédit : Solène Falaise)
La séance n’a pas encore débuté que les joueurs niçois s’échangent quelques ballons dans le gymnase Pasteur. Soudain, un homme aux allures de titan franchit le pas de la porte principale. Il s’agit d’Eduard Fernandez Roura : 1,90 mètres pour 119 kilos. Un physique d’armoire à glace. Voilà maintenant quatre ans que le Catalan a repris les rênes de la formation professionnelle du Cavigal Handball. Une équipe passée, sous ses ordres, de la Nationale 1 à la Proligue. Tout cela, grâce à un système de jeu au goût d’une sauce quelque peu pimentée.
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« Je privilégie la tactique à la technique. Et même avec nos petits gabarits, j’attends un engagement permanent, insiste l’homme âgé de 39 ans. Je m’inspire des joueurs que j’ai fréquentés : Jackson Richardson, Didier Dinart, Daniel Narcisse… ainsi que des mises en place avec lesquelles j’ai appris à jouer. » Car oui, celui que l’on surnomme « Edu » dans le monde du hand est un ancien pivot de haut niveau. Et possède un curriculum vitae long comme le bras : vainqueur de la Coupe des Coupes avec le BM Valladolid (2009), de la Supercoupe d’Espagne (2011) ou encore de la Coupe du Monde des Clubs au sein du BM Atlético Madrid (2012), pour ne citer que ces exemples.
« Combiner pensée espagnole aux physiques massifs »
À son retour dans l’Hexagone, fin 2013, le natif de Barcelone s’est réadapté au régime gaulois : « Peu de tir et de tactique, ainsi que puissance individuelle et combativité dans les un-contre-un. » Mais qu’importe le championnat, la singularité des schémas hispaniques attirent. « La clé de la réussite ? Combiner la pensée espagnole aux physiques massifs des joueurs danois, français ou même allemands. »
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Ces dernières années, la pratique lente et les attaques placées ont peu à peu remplacé un système davantage réactif et à la défense fermée. « Dorénavant, les montées de balle rythment les parties. Cela explique le nombre conséquent de buts, notamment en Allemagne, où le spectacle reste le maître-mot », admet Eduard.
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Et même si chaque équipe privilégie un style de jeu plutôt qu’un autre, n’oublions pas que le handball moderne puise ses racines au Danemark. Le néo-entraîneur adjoint d’Aix-en-Provence le rappelle. « Les Danois jouent avec une défense large, gardée par d’imposants gabarits. Lorsqu’ils contrent, ils ne s’attardent pas dans les duels et envoient de puissants shoots. » Un style de jeu prospère puisque les hommes de Nikolaj Bredahl Jacobsen ont décroché, en janvier dernier, la première couronne mondiale de leur histoire.
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Solène Falaise

Au milieu de ses joueurs, Eduard Fernandez Roura (en bleu, au centre) distille ses consignes et ses conseils. (Crédit : Florian Sermaise)