
lE Modèle catalan
De 2008 à 2012, le tiki-taka du Barça en a fait voir de toutes les couleurs à ses adversaires hispaniques et mêmes européens. Les privant totalement de ballon. Un système de jeu triomphal la quasi-totalité du temps, mais quelques fois piégeur également. Explications chiffrées.
66,90%. Non, il ne s’agit pas d’un simple pourcentage mais bien d’une moyenne. Et pas n’importe laquelle ! Celle de la possession de balle du FC Barcelone sur quelque 230 matches en championnat, en coupes nationale ou européenne, sous l’ère de Josep Guardiola (2008-2012). Au cours de ces quatre années, les compteurs atteignent assez régulièrement des chiffres incroyables… mais vrais.
Parmi eux, les 82,22% de détention du ballon contre Levante, vaincu 2-1 au Camp Nou lors de la 17ème journée de championnat de l’exercice 2010-2011. Un record en Liga. Détenu jusqu’en septembre 2018 où le Betis Séville confisque davantage le cuir à Leganés (82,51%) mais s’impose timidement (1-0). Retournement de situation : seule une équipe parvient à déjouer les statistiques. Le Manchester United d’un certain Sir Alex Ferguson durant la finale de la Ligue des Champions édition 2009. Ultime affiche finalement remportée par Carles Puyol et ses coéquipiers (2-0) avec 49,69% de possession. Comme quoi une équipe peut soulever un trophée convoité, sans pour autant avoir la main mise sur le cuir. Et inversement.
Détenir la balle ne signifie pas forcément gagner
Au fil des saisons, Pep Guardiola instaure davantage ce système de jeu de possession. Tellement caractéristique. Devenu aujourd’hui symbole d’une époque. Si l’exercice 2008-2009 se couronne de succès avec notamment un triplé historique à la clé, la saison 2010-2011, elle, représente le summum de la détention du ballon avec une moyenne de 69,49% sur une soixantaine de rencontres.
Victoire, nul ou défaite, qu’importe le score final. Le pourcentage de possession ne passe jamais sous la barre des 63% dans les trois compétitions majeures, éditions 2011. Un chiffre encore plus paradoxal sur les défaites en Liga : jamais en-dessous de 76%. Comme quoi, n’importe qui peut se prendre dans les mailles de son propre filet.
Texte et infographies : Solène Falaise